La manif n’est pas un dîner de gala

Alex Pose

 

Contribution extérieure

Le texte suivant provient du lectorat de la revue. Nous le publions dans son entièreté et en profitons pour remercier les camarades pour leur travail.

 

 

Aie ! Comment est-ce qu’on croit obtenir la pitié de gens qui commandent le meurtre ?

Aie ! Comment est-ce qu’on croit obtenir la pitié de fascistes élus pour leur racisme ?

On a le droit de se défendre, d’utiliser la violence

Si c’est pour en éliminer une forme encore plus grande.

Anarkitty, « Le pacifisme tue ».

Introduction

Le premier numéro de la présente revue m’a donné le sentiment qu’il adressait à des convaincu.e.x.s des problèmes qu’on rencontre en tant que convaincu.e.x.s (ce qui ne devrait pas déconcerter : tout système de pensées dans son application doit résoudre des problèmes qui lui sont propres). Le présent texte, issu de mon souvenir général des manifestations, très amalgamé – car je ne suis pas de ces admirables personnes militantes qui se rappellent en ordre chronologique toutes les manifs auxquelles elles ont participé lors d’une grève donnée, en plus de quels groupes les ont organisées – cadre peut-être difficilement ici. Il aurait sûrement été gagnant de mieux catégoriser : laquelle des manifestations ? quand ? pourquoi ? organisée par quel groupe ? Autrement, j’adresse des problèmes d’une gauche large, d’une gauche de manifs, sur plus de dix ans de souvenirs. Or le concept d’une gauche large, d’une gauche de manifs, de masses, composée de points de rencontre avec nous et qu’il s’agit de convaincre des bienfondés d’une révolution, en est un auquel la gauche résolument radicale doit se confronter, en théorie et en pratique. Ce sera mon excuse.

Les paciflics

« Il est évidemment souhaitable de compliquer la tâche de la police. Tout le monde s’entend pour dire qu’empêcher les flics d’occuper les trottoirs est une bonne idée. » 

À la lecture de ce passage du premier numéro de la présente revue, j’ai tiqué. Non pas que je ne m’accorde pas avec l’idée émise. La police nous suit, pas parce qu’elle n’a pas d’ami.e.x.s. Elle est là pour ficher et décourager par tous les moyens à sa disposition. Cela est raisonné et documenté[1]. Or plus simplement : la police est à l’État, et l’État est aux capitalistes, aux tyrans.

J’ai tiqué non pas par raison donc, mais par ressentiment… J’aimerais que tout le monde s’entende. Je me souviens pourtant d’une gente, considérablement fournie en 2012, soi-disant participant aux manifestations, horrifiée à la vue du déplacement sans autorisation et du saccage du mobilier urbain, entre autres pour ralentir la police. J’ai vu ces personnes bienséantes vis-à-vis des autorités agresser physiquement des camarades et tenter de les livrer à la flicaille, sous prétexte qu’elles étaient, elles, pacifistes. Ces personnes, par chez nous, nous les désignons « paciflics ». Ce terme désigne, des masses en colère actives, ses éléments opportunistes, manifestement appelés à participer à la marche de l’histoire, mais semblant viscéralement ne pas concevoir que celle-ci puisse marcher autrement qu’en cercles, dans l’enclos de l’état présent synonyme de forme achevée du progrès qu’il s’agirait de farcir du bon contenu. Chaperonnés par les autorités, ces éléments sont dangereux. Et au même titre qu’on ne tolère pas de flics ni de propagande d’extrême droite dans une manif, on ne doit pas les y tolérer. Ces temps-ci, entre deux manifs semblant composées exclusivement de quelque 100-200 radicaux, j’entends peu parler des paciflics et des stratégies et tactiques de défense que l’on doit employer contre elleux, et en pratique et sur le terrain des idées. Si bien qu’on croirait que ça n’est plus un problème. Or nous pouvons être sûr.e.x.s que sitôt pris un nouveau mouvement de masses, nous aurons à nouveau affaire à ces gens, comme des coquerelles ressurgissant deux mois après le dernier traitement. L’attitude paciflic vit des mouvements de masses. Si elle ne paraît plus un problème, c’est que nous n’avons pas de mouvement de masses.

Les paciflics prônent généralement l’idée que des contingents radicaux coupent l’herbe sous le pied d’organisateur.trice.x.s de certaines manifestations. Si un mouvement social qui dépasse la présente extrême gauche[2] grossit de façon à ce qu’il lui paraisse évident qu’il doit investir nos manifestations offensives dans le cadre du mouvement, on peut se douter que les paciflics auront la même attitude qu’iels.x décrient. Il y a trois ans, quand on a voulu faire écho aux luttes antiracistes antiflics ayant lieu aux États-Unis, de nombreux.euses paciflics se sont efforcé.e.x.s de mater l’empouvoirment de l’émeute et la haine légitime envers la flicaille, sitôt lieu la première émeute (in MONTRÉAL CONTRE-INFORMATION, 2, 7 juin 2020).

Ce texte a le ton de l’alarme plus qu’il ne le faut sûrement. Il ne faut pas tout arrêter ce qu’on est en train de faire pour réfléchir expressément au problème que j’envisage. J’envisage aussi que des solutions puissent être trouvées à même la pratique, en temps et lieu. Seulement, ne pas nous laisser surprendre, ne pas oublier qu’aussitôt les masses en colère actives, ressurgiront ces éléments opportunistes, soi-disant objecteurs de conscience, en vérité défenseurs du statu quo et alliés des flics[3].

La masse et la casse

Mon domaine de prédilection, moins par choix que par condition, est la théorie générale. Le défaut de mon texte est d’offrir une solution beaucoup moins pratique, concrète que je ne le voudrais au problème que je sais. Il est conséquemment, dans le cadre d’une pressentie restructuration du militantisme[4], un appel à ce que les camarades à l’esprit plus pratique se préparent à réaffronter le problème du paciflicage, et à prôner d’avance une prise de conscience par la masse manifestante de son rôle spécifique et qu’elle l’assume. Je propose en ce sens qu’au plus tôt soit pensée et émise une rhétorique sans concessions pour contrer celle à (re)venir des paciflics.

Mon rôle dans les manifestations a le plus souvent été le même : fournir la masse qui éponge, qu’elle le veuille ou non, ne serait-ce que par sa simple présence, l’activité policière… J’ai droit de manifester. La masse que je compose se trouve entre flicaille et vitrine tout juste fracassée ? Je ne change pas d’attitude. Le temps que la flicaille atteigne la feu vitrine, même en la laissant passer, elle ne chasserait que des fantômes : les camarades se sont déjà réanonymisé.e.x.s dans la foule. Et c’est tant mieux : même si ultimement on n’est pas en accord avec leur tactique, on ne leur souhaite pas, à moins d’être sadique, les traumatismes de la brutalité policière… N’est-ce pas ? Je demeure donc. La flicaille fendant ou dispersant la masse, étant donné qu’elle ne chasserait que des fantômes, ne ferait que brimer mon droit d’être là. De plus, c’est quand elle défait la masse qu’elle a loisir d’arrêter arbitrairement, tactique de choix pour réprimer un mouvement ; seul, un flic, même armé, a sûrement l’instinct de ne pas s’attaquer à un groupe. Je ne cesse donc de pratiquer mon droit de manifester, en masse, en face de la police bloquée, quitte à feindre l’ignorance quant à ses intentions et à ce qui se passe plus loin.

La casse ne fait pas tout. Il est des moments et des conditions qu’on peut probablement juger non propices. Nonobstant, je dis qu’il est toujours souhaitable d’envisager la casse commise généralement ou du moins appuyée par une masse. C’est cette rhétorique précise qu’il faut préparer en vue de nos mouvements. Car toutes les imputations de violence faites à une manifestation à gauche ne sont en fait qu’autodéfense et contre-intimidation. Les autres rhétoriques, celle consistant à accuser les flics de commencer le cycle de violence en manifestation, celle consistant à considérer négligeable la casse et somme toute isolée des grands buts des mouvements ; celle donc consistant à faire croire que nos mouvements sont généralement « pacifistes » avec quelques écarts inévitables, ne servent qu’à déresponsabiliser les masses de leur libération et à isoler et mettre en danger les camarades travaillant à un contre-pouvoir réel des classes opprimées. Ces rhétoriques sont à éviter absolument. Car le bris de tout ce qui constitue pour nous un symbole d’oppression, mobile ou immobile, détient les bénéfices suivants…

On imagine bien que le bris permette, à la longue, une réquisition des lieux élus théâtre des actions d’un mouvement, puisque la bourgeoisie empêchée d’oeuvrer en tant que telle sur un lieu se verrait évincée. On imagine bien que cette réquisition, même si à long terme elle ne saurait être maintenue, ait le bénéfice de faire entrevoir à qui l’expérimenterait un lieu configuré autrement que par les rapports de pouvoir dominants, et donc qu’elle agisse en force convaincante de la possibilité d’un monde radicalement autre. S’engager dans le paciflicage c’est, au contraire d’une diversité des tactiques, endosser que la police ait automatiquement droit de veto sur l’élection par le mouvement des lieux devant être le théâtre de ses actions ; endosser l’idée que les lois adoptées par les ennemis du mouvement valent plus que le jugement des individus composant le mouvement ; c’est une très nette incohérence pour quiconque participant à un mouvement de masses véritablement démocratique. Car le flic étant le bras armé de l’État, sa fonction est de maintenir une division entre à qui appartient l’État et qui en est départi.e.x. Le flic est assermenté et n’attend qu’un ordre ou le débordement de son inhérente agressivité pour se donner le droit d’arrêter, d’évincer, de brutaliser, bref de décourager le mouvement au nom de l’autorité qu’il a volontairement choisi de protéger et servir, ordre ou inhérente agressivité qui ne manque jamais de sévir face à toute perturbation significative du régime bourgeois. La position du flic est d’emblée antidémocratique : sa tâche doit traduire son allégeance et il ne laissera donc jamais un mouvement véritablement démocratique et ce faisant opposé à l’État s’autonomiser et gagner. La guerre au capital, c’est la guerre au flic.

La casse fait pression sur les gouvernements, pas moins marchands qu’une compagnie marchande, et qui craignent que l’étalement de l’expression d’une rage populaire fasse dépasser les visées premières d’un mouvement[5]. Car en plus d’évincer la bourgeoisie, la casse a le potentiel d’entretenir chez le corps qui la commet un goût pour l’action, quelle qu’elle soit. Et rien de mieux que l’action pour définir ses responsabilités : cette force ordinairement exploitée, employée par le capital, suggère soudainement des fonctions extraordinaires, autrement dit : la casse pour la casse, pour ce qu’elle a de grisant, a ses raisons ; elle a le potentiel d’un processus de dépacification. C’est tautologique mais non moins vrai ![6]

Les gouvernements cherchent donc à apaiser le mouvement en adoptant des mesures bénéficiant aux membres de celui-ci. Ces mesures ne doivent pas suffire à faire crier victoire, puisque, commandées par la bourgeoisie, elles n’ont jamais pour objectif de mettre fin au régime qu’elle s’est constitué via tout un appareil idéologique et de violence qui lui fait un rempart, métaphore-idéologique et réel. Elles sont en revanche non néglil igeables : elles responsabilisent en ce qu’elles sont le produit de l’action concertée contre le pouvoir ; en ce que, dépendamment de ce en quoi elles consistent, elles offrent plus de temps et de ressources aux membres du mouvement.

Parmi les formes d’altération de la propriété, en manif et en dehors, il est en plus du bris, le graffiti, le collage, l’art, la poésie de rue. Il s’agit d’une forme d’habitation caractérisée par un désir de signifier l’état actuel des choses. Il décore et fait voir ce que les médias capitalistes refusent de diffuser. On voit cette forme d’habitation d’un mauvais œil quand on accorde plus d’importance à la valeur foncière d’un bâtiment qu’à ce que cette forme d’habitation transmet. Décrier cette dernière, revient à-peu-près au même que de décrier la casse militante. Le graffiti et le collage ont l’avantage d’être en phase avec le réel, puisqu’ils posent dans l’espace un littéral message puis s’effacent et se renouvellent.

La casse, plus largement l’altération de la propriété, c’est tout ça et sûrement plus. La masse manifestante, à moins qu’elle ne veuille que ses manifs ne soient que des parades pacifiantes qui n’empouvoirent que ceux qui ont déjà le pouvoir, des processions sans dieu comme à la Marche pour le Climat de 2019 (MONTRÉAL CONTRE-INFORMATION, 5 oct. 2019), doit prendre conscience de son rôle stratégique et tactique et faire conséquemment.

ANNEXE : À PROPOS DES MANIFS COMME PARADES

Arriver à l’heure, prendre des tâches et les réaliser, se plier aux décisions collectives et tenir sa ligne lors de moments tendus sont des prérequis pour celleux qui veulent s’organiser avec nous. Trop souvent notre milieu traite ces nécessités avec légèreté. Ces éléments de base deviennent critiques pour toute situation de lutte sérieuse, en action ou en manifestation.

Peut-être serait-ce ici qu’il serait le plus pertinent de me rappeler quelle manif, organisée par quel groupe… Peut-être que ce que je m’apprête à décrier ne s’applique pas tellement aux manifs organisées par nos milieux. Pourtant c’est bien d’« heure anarchiste » dont on parle à la blague (ça ne me fait pas rire)… Peut-être s’agit-il d’une expression venant de camarades de mauvaise foi, s’appliquant aux réunions, et finissant par être appliquée systématiquement à toutes les situations… Je ne sais. Je sais seulement ce qui me frustre dans le cadre d’une gauche de manifs, et que je veux voir disparaître l’expression en question, car des anarchistes envisageant avec sérieux leur lutte, il en fut et il doit y en avoir encore.

Il est cet élément donc, qui pour certaines personnes paraîtra peut-être un détail, qui pourtant me frustre grandement, que je soupçonne contribuer au désamorçage de manifs : l’heure de départ annoncée qu’on a coutume de ne pas respecter. On affiche : « MANIFESTATION TELLE HEURE ». En réalité, la manif aura lieu 45 minutes plus tard, « pour permettre aux retardataires de nous joindre », ai-je déjà entendu, et permettre ainsi une dévalorisation générale de la ponctualité… Et ça, c’est quand on n’a pas décidé, sans l’annoncer, qu’il y aurait discours avant départ. J’en ai contre ce non-dit et le retard assumé pour deux raisons. La première d’un point de vue sémiologique, la deuxième toute personnelle.

Ont concouru à me dégoûter des manifs (auxquelles je ne participe presque plus depuis plusieurs années) cette « heure militante », des manifs annoncées pour telle heure partant en vérité trente, quarante, soixante minutes plus tard ! Parce qu’implicitement il y a possibilité de discours ou simplement on a instauré comme norme d’attendre de potentiel.le.x.s retardataires et d’en profiter pour faire du social, bavarder. S’il n’importe pas de respecter le temps que se réservent les camarades en annonçant l’horaire réel ou en suivant celui annoncé, l’espace-temps manif et plus généralement militant devient simple prétexte à une sociabilité plutôt qu’à une lutte réelle. Car dans le cadre de cette dernière (le premier numéro de la présente revue le souligne assez bien), la ponctualité et le respect de ce qu’on s’est dit qu’on allait faire sont primordiaux. Le départ annoncé retardé, les flics en profitent pour nous filmer et potentiellement nous ficher. Entouré de ces derniers, étant là par nécessité d’une lutte, sachant la répression, me rappelant que l’ordre dominant nous préférerait absent.e.x.s des rues, que nous y sommes parce que l’ordre dominant nous y a poussé.e.x.s par sa violence répétée, et qu’il a la possibilité de pousser plus avant cette violence contre la manif ; bref étant, peu importe l’issue de la manif, en état de confrontation, et à défaut de marcher, je sens ma vessie gonfler d’anxiété au fil des minutes, je shake de la patte, j’ai le vertige, je tente de régulariser ma respiration, je tente de gérer tous ces symptômes qui, en mouvement, deviennent moindres, et je me demande plus d’une fois, frustré, si, plutôt que de faire le piquet saucissonné, je ne pars pas pour m’effondrer dans mon lit. Pendant que je suis dans cet état, ça s’exclame qu’on s’est manqué.e.x.s (et moi je sursaute), ça s’fait des accolades, ça conte sa fin d’semaine, quand ça vient pas rien que pour exposer son couple pis sa portée comme le summum d’une vie remplie alors que ça se targue en même temps d’appartenir à une contre-culture[7]. Ça m’est absolument dissociatif.

Dans ce cadre, la manifestation devient simple rituel social, un passage coutumier plutôt qu’un coup qu’on tente de porter, car bien que tout plaisir en manif ne soit pas à proscrire, on n’y vient manifestement pas avec un esprit combatif. Rien a priori contre des pratiques rituelles, or faut discerner où et quand c’est de mise. D’ailleurs, si c’est ce que veut principalement faire une gauche plus ou moins large, pourquoi ne va-t-elle pas plutôt s’impliquer massivement dans des endroits comme le Bâtiment 7, le PEC, la DIRA ou L’Achoppe, où la sociabilité décrite est d’emblée plus propice ? – Quoiqu’il convienne tout de même d’y respecter les heures annoncées de réunion et les décisions prises collectivement, sans quoi on démotive celleux qui s’y appliquent avec sérieux, qui n’ont rien moins que la camaraderie de faire bénéficier de leur force de travail.

En manif comme ailleurs, c’est autour d’une gente ponctuelle et fiable qu’il faut s’organiser : la ponctualité plus particulièrement, c’est explicite et ça a donc la qualité de transparence. La fameuse « heure militante », au contraire, ça se situe dans l’implicite et ça bouffe le temps de camarades dévoué.e.x.s et qui ressentent l’urgence d’oser vaincre. S’il faut des discours pré-manif, une norme accommodante serait d’annoncer l’heure des discours en plus de l’heure de départ, toujours indicative car en fonction du temps réel des discours, mais cela serait déjà plus honnête… Qu’on ne vienne m’accuser de caprice ! C’est pas moi qui dis : « Préparez-vous pour telle heure », en prenant pour acquis que avez rien que ça à faire que de perdre trente minutes ou une heure à vous ronger les ongles ! Remarque : d’autres raisons, qui se font sentir à même cette annexe me rendent les manifs de tout poil difficiles. Peut-être serait-il plus sain que je n’y participe pas, tout simplement. Si nos mouvements peuvent grandir sans qu’il soit nécessaire que je me pointe aux manifs, tant mieux. Or pour l’instant si je manque, on sait entre autres pourquoi.

RÉFÉRENCES

Monographie

GELDERLOOS, Peter, Comment la non-violence protège l’État. Essai sur l’inefficacité des mouvements sociaux, trad. ang.-fran. de Nicolas Casaux et Arthur Fontenay, Herblay, Libre, 2018 [2007], 235 p.

Pages webs

MONTRÉAL CONTRE-INFORMATION, MONTRÉAL, URL : https ://mtlcontreinfo.org/, consulté le 25 juillet 2023.

« Un Compte Rendu de la Grève du Climat », in MONTRÉAL CONTRE-INFORMATION, Montréal, 5 oct. 2019, URL : https ://mtlcontreinfo.org/un-compte-rendu-de-la-greve-du-climat-a-montreal/, consulté le 5 juillet 2023.

« L’insurrection chez nous », in MONTRÉAL CONTRE-INFORMATION, Montréal, 2 juin 2020, URL : https ://mtlcontreinfo.org/linsurrection-chez-nous/, consulté le 22 mai 2023.

« Perspectives d’anarchistes NoirEs et raciséEs sur la manifestation du 31 mai : 9 propositions pour la suite », in MONTRÉAL CONTRE-INFORMATION, Montréal, 7 juin 2020, URL : https ://mtlcontreinfo.org/perspectives-danarchistes-noires-et-racisees-sur-la-manifestation-du-31-mai-9-propositions-pour-la-suite/, consulté le 22 mai 2023.

Revues

ÉTAT POLICIER, Journal du Collectif Opposé à la Brutalité Policière (C.O.B.P.), Montréal, mars 2022, 26 p.

PREMIÈRE LIGNE, Revue communiste anarchiste révolutionnaire, Oser Lutter Oser Vaincre, Montréal, avril 2023, no 1, 43 p.

BERNERI, « Le rôle de l’organisation révolutionnaire », in PREMIÈRE LIGNE, Revue communiste anarchiste révolutionnaire, Oser Lutter Oser Vaincre, Montréal, avril 2023, no 1, p. 14-19.

BERNERI, « Tout le monde déteste les poubelles », in PREMIÈRE LIGNE, Revue communiste anarchiste révolutionnaire, Oser Lutter Oser Vaincre, Montréal, avril 2023, no 1, p. 25-27.

 

 

[1] Entre autres: ÉTAT POLICIER, Journal du Collectif Opposé à la Brutalité Policière (C.O.B.P.), Montréal, mars 2022, 26 pp.

[2] On peut lire pour suggestion du rôle de l’extrême gauche dans cette éventualité: BERNERI, «Le rôle de l’organisation révolutionnaire», in PREMIÈRE LIGNE, Revue communiste anarchiste révolutionnaire, Oser Lutter Oser Vaincre, Montréal, avril 2023, no. 1, p. 14-19.

[3] Pour plus d’information sur la nuisance du pacifisme à tout prix aux mouvements sociaux à potentiel radical, aux États-Unis, on peut lire: GELDERLOOS, Peter, Comment la non-violence protège l’État. Essai sur l’inefficacité des mouvements sociaux, trad. ang.-fran. de Nicolas Casaux et Arthur Fontenay, Herblay, Libre, 2018 [2007], 235 pp.

[4] In op cit., p. 14: « On observe actuellement un frémissement dans le milieu anarchiste québécois. Des discussions ont lieu, des gens qui ne se côtoyaient pas ou plus se mettent à se rassembler. La question de l’organisation est à l’ordre du jour […] »

[5] En 2012, on est passé.e.x.s de revendiquer le gel des frais de scolarité à revendiquer massivement la gratuité scolaire. Il aurait fallu, vers la fin de cette grève, être capables de faire dépasser, par des visées précises concrètes, l’enjeu de la gratuité scolaire et prôner massivement la non-participation aux élections, au profit des actions et démocraties directes.

[6] Dans un contexte qui n’est pas le nôtre, mais dont nous pouvons sûrement tirer leçon, Franz Fanon a noté: « Au niveau des individus, la violence [comme partie intégrante d’une lutte de libération] est une force purifiante. Elle libère l’indigène de son complexe d’infériorité… de son désespoir et son inaction; elle le libère de la peur et restaure son estime de soi. » (in GELDERLOOS, p. 83)

[7] La culture bien queb du familiarisme et du natalisme est une plaie dans nos milieux. Un symptôme en est cette question très souvent posée quand on organise une manif: « Veut-on que la manif soit annoncée familiale? », qui fait de la prise des rues un moment de sociabilité plus qu’un moment de lutte. À l’heure qu’il est, on devrait avoir d’autres moyens de rejoindre par nos enjeux les familles. La rue devrait, pour les raisons évoquées en première partie, tant que plane sur toute manif, ne serait-ce que par présence, la menace du poivre, des gaz, des matraques et des fusils, être à celleux qui veulent imposer un rapport de force à classe dominante.

Aussi, il semble malheureusement pertinent de mentionner que les gens qui ont des bébés, c’pas une classe opprimée. T’es pauvre et / ou tu subis de l’oppression raciste et / ou sexiste et t’as un bébé, ou ben t’es privilégié.e.x pis t’as un bébé. That’s it. Autrement, nous ne serions pas pro-choix, non? Y en a marre de toute la considération minouchante accordée aux gens avec des bébés versus celle qu’on accorde à peine aux camarades avec d’autres aspirations que familiales parce que la famille leur est un lieu de séquestration. Il existe à gauche comme à droite, en ce Québec soi-disant et nataliste, quelque chose comme un repli sur la famille pour ne pas se préoccuper de communauté…