Le rôle de l’organisation révolutionnaire

Berneri

On observe actuellement un frémissement dans le milieu anarchiste québécois. Des discussions ont lieu, des gens qui ne se côtoyaient pas ou plus se mettent à se rassembler. La question de l’organisation est à l’ordre du jour un peu partout dans nos groupes. Cependant, ce besoin ressenti par de nombreux et nombreuses camarades semble encore peu clair. Des points de désaccords semblent se cristalliser en ce moment à travers les assemblées visant à créer un groupe anarchiste à Montréal. Ces désaccords ne sont pas le problème, il est normal que tous et toutes les camarades n’aient pas le même avis. Cependant, il nous semble qu’une bonne partie de ces points de tension vienne d’un manque d’expérience et de réflexion sur le sujet. La plupart de nos interlocuteurs n’ont jamais participé à une organisation révolutionnaire et peinent à envisager des formes politiques qui diffèreraient trop du milieu étudiant dont iels proviennent, ou des groupes affinitaires et leurs réseaux. Il nous semble important d’affirmer que ces façons de faire ne sont pas les seuls horizons et qu’un monde riche de possibles existe entre des Partis autoritaires et les conceptions en rhizomes. Nous défendons le principe d’une organisation anarchiste communiste, structurée et actrice au sein des luttes du prolétariat.

Construire une culture de résistance

Agitation et l’éducation populaire

L’ampleur de la tâche est telle qu’il est difficile de savoir par quoi commencer. Nous proposerons ici certaines pistes de réflexion et d’action. Selon nous, la tâche principale et la plus difficile est de développer une culture de résistance. Il faut que la nécessité d’agir prenne forme et que de larges pans de la population se mettent à développer et à soutenir le mouvement révolutionnaire.

Nous pensons que la population est suffisamment consciente de la situation désastreuse dans laquelle nous nous trouvons à l’échelle internationale. Les détails sont certainement flous pour la plupart des gens, mais le sentiment d’urgence face aux catastrophes qui nous guettent semble bien partagé. Or, on peut se demander pourquoi cette prise de conscience n’amène pas à des mouvements plus radicaux et efficaces.

Il nous faut promouvoir une lecture anticapitaliste de la situation globale. Il faut que ces idées et ces principes soient tellement martelés qu’ils imprègnent jusqu’à l’inconscient collectif de nos sociétés : le désastre qui vient est le produit de la société capitaliste et de ses États ; la seule solution est donc d’abattre le capitalisme. Voilà selon nous où commence la culture de résistance. On dépasse le stade du constat et du drame pour s’en prendre aux responsables de la situation. Cette idée doit être assenée dans nos podcasts, journaux, collants, affiches, conférences, manifestations et de façon générale, dans toutes nos activités d’éducation populaire. Les organisations réformistes ont échoué à proposer des solutions viables pour nous sauver. Il faut cesser de se concentrer sur les dégâts et les cataclysmes pour attaquer ouvertement les responsables du désastre et proposer la seule solution qui reste : la rupture révolutionnaire.

Ce travail d’éducation populaire se joue entre nos moyens limités et ceux de l’État et du Capital. Il est donc évident qu’il s’agit là d’un combat perdu d’avance si on se limite à crier dans le désert. Le développement de cette culture de résistance s’appuie sur d’autres éléments que nous allons développer plus avant. Néanmoins, il faut insister sur le fait que ce combat est essentiel au développement d’une base sociale, un point d’appui dans la population, qui puisse soutenir nos combats.

Implantation sociale et locale

Pour réussir à convaincre, il ne suffit pas d’avoir les meilleurs arguments ou d’être celui qui parle le plus fort. Les gens ne nous rejoindront pas si nous n’avons pas quelque chose à offrir. Notre lutte est perdue d’avance si nous ne proposons pas des structures de solidarité et d’entraide. Le dérèglement climatique va apporter et apporte déjà son lot de calamités. Que ce soit dans nos quartiers ou à l’échelle internationale, les personnes qui sont les premières victimes de ces situations sont les plus pauvres et les plus exploité·e·s de nos sociétés. Les riches peuvent toujours s’enfuir à l’autre bout de la planète pour échapper aux sécheresses et incendies, aux famines et aux maladies. Nous sommes coincés avec les nôtres sur nos lieux de vie et de travail. Il faut donc développer des structures d’entraide et de solidarité pour tenter d’endiguer l’ampleur du désastre. Ceci est essentiel pour au moins deux raisons.

Tout d’abord, nous avons le devoir de nous serrer les coudes entre frères et sœurs exploité·e·s. Même en l’absence d’une urgence climatique, toute personne possédant ne serait-ce qu’un peu d’empathie ne peut demeurer indifférente au sort injuste qui frappe les plus vulnérables d’entre nous. Nous devons participer à la mise en place de soupes populaires, cliniques gratuites, garderies, aide aux devoirs, espaces de gratuité, etc. Ces structures de solidarité ont été historiquement des éléments majeurs de l’implantation populaire d’organisations révolutionnaires comme la CNT espagnole ou le Black Panther Party. Encore aujourd’hui, les anarchistes athénien·ne·s animent de nombreuses structures d’entraide comme une clinique de santé autogérée, des squats d’habitations pour les sans-papiers, des soupes populaires, des cours de langue et tant d’autres initiatives. Ce n’est pas un hasard si ces camarades représentent le mouvement anarchiste le plus puissant aujourd’hui.

Cet engagement est ce qui nous apporte le plus de crédibilité vis à vis de l’opinion publique. Il est plus facile de parler de révolution quand on aide à nourrir les plus exploités ou qu’on participe à instruire leurs enfants. La solidarité en acte vaut mille discours. Il n’est pas difficile de voir que dans les endroits où les mouvements révolutionnaires sont solidement implantés, ils se construisent toujours à travers des initiatives de ce genre. En combinant travail politique et de solidarité, nous ne manquerons de développer une base sociale qui sympathise avec nos idées, à l’échelle d’un quartier, d’une ville, d’un pays.

Organisation de l’autodéfense

Le travail d’éducation et de solidarité n’est cependant qu’un des éléments de la lutte en cours. Si nous développons nos forces, nos idées et notre présence dans la société, les défenseurs du statu quo ne manqueront pas de nous mettre des bâtons dans les roues : groupes fascistes, partis politiques, scabs, police, armée, groupes criminels, sécurité privée, etc. Ces diverses organisations ont historiquement été utilisées pour briser nos mouvements, il suffit par exemple de se tourner vers l’Europe pour constater que les pays où la conflictualité sociale est la plus forte sont aussi ceux dans lesquels la police et les groupes fascistes sont les plus dangereux. Plus proches d’ici, des mercenaires ont été utilisés pour réprimer et intimider les opposants au Dakota Access Pipeline, et chez nous, la police canadienne joue le rôle de bras armé des entreprises extractivistes comme on peut le voir en ce moment pour la lutte des Wet’suwet’en. La situation ne cessera de s’empirer avec l’aggravation du dérèglement climatique.

Il faut donc nous préparer à nous défendre si nous voulons envisager sérieusement de changer la société. Pour ce faire, nos organisations doivent se préparer aux attaques des groupes ennemis que ce soit juridiquement, psychologiquement ou physiquement. Si nos efforts commencent à porter leurs fruits ou que la détérioration de la situation chamboule le paysage politique, nous ne manquerons pas de subir une répression de plus grande ampleur et des attaques multiformes. Nous savons que présenter les choses en ces termes peut surprendre étant donné le climat politique actuel. Nous vous invitons cependant à étudier la situation en Europe et aux États-Unis. Les fascistes s’arment, s’organisent et ne cessent de commettre des attaques contre celles et ceux qu’ils considèrent leurs ennemis. La violence policière sans bornes des États brise les corps et les esprits des mêmes personnes qui sont en premier lieu victimes des catastrophes climatiques, ou qui tentent de leur échapper. Il n’y a rien de structurellement différent au sein de l’État canadien par rapport aux autres pays.

Cette autodéfense peut et doit être multiforme ; caisse de grèves, caisses anti-répression, connaissances et contacts juridiques, groupes antifascistes, services d’ordre, etc. S’il ne fallait illustrer qu’un exemple multiforme d’autodéfense politique et populaire, on peut regarder du côté de l’assemblée de réappropriation d’Exarcheia à Athènes. La police a sciemment utilisé des groupes mafieux pour détruire ce quartier populaire où les anarchistes sont solidement implanté·e·s. Cette assemblée d’anarchistes et d’habitant·e·s a pris la décision de protéger son quartier à la fois des flics mais aussi des mafieux, par des moyens d’intensité variable. Sans cette opposition frontale, le quartier et toutes ses initiatives seraient passés sous le contrôle de ces groupes criminels, puis de la police. Ceci aurait sonné le glas de toute les initiatives populaires et de solidarité. Soyons prêt·e·s.

Passer à l’offensive

Grèves, blocages, sabotages

Nous avons surtout parlé jusqu’ici des moyens de se protéger, de convaincre et de s’implanter dans les cœurs et les esprits des gens. Tout ceci n’a cependant pas pour but de se replier sur cette contre-société naissante. L’objectif et de créer les meilleures conditions pour attaquer les causes de nos souffrances et des destructions environnementales. L’objectif n’est pas de devenir des sectes survivalistes qui espèrent survivre au désastre sans tenter de changer la société. Nous voulons tenter d’empêcher, autant que faire se peut, le plus gros du désastre.

Dans un premier temps il s’agit de déconstruire cette idéologie de la non-violence qui nous affaiblit et dégriffe nos luttes et nos mouvements. Il faut convaincre ceux qui peuvent l’être et se méfier comme de la peste de ceux qui défendent cette position, autrement que par simple tactique. Il paraît évident que l’État ne nous donnera pas les moyens légaux d’entraver la bonne marche de son fonctionnement. De même, l’État ne nous laissera pas nous en prendre efficacement aux grandes entreprises extractivistes qui ont un caractère d’intérêt national vital. Nous devons donc utiliser tous les moyens à notre portée, pas seulement les moyens légaux et non-violents.

L’urgence est là, il s’agit d’agir et de cesser de faire coller les nécessités des luttes aux catégories du pouvoir qui a créé le problème. À l’inverse ça ne veut pas dire que tous moyens non-violents sont inutiles ; les grèves autonomes sur nos lieux de travail et d’études peuvent avoir un impact important pour perturber la production et ses infrastructures.
On a vu récemment l’efficacité des blocages des voies de communications lors des luttes en solidarité avec les Wet’suwet’en. Le rail, les ports et les pipelines sont des infrastructures vulnérables pour l’État et leur perturbation peut avoir des effets dramatiques pour lui. Là où le blocage n’est pas tenable il est aussi possible de saboter les infrastructures ou le matériel à peu de frais. De nombreuses actions de ce genre sont menées et leur généralisation dans les périodes de lutte peut avoir un impact majeur. Nous sommes loin d’être impuissant·e·s si nous nous en donnons les moyens. Néanmoins, le critère majeur n’est pas notre capacité à agir. Si nous voulons que nos actions donnent des résultats, il nous faut une base sociale, un soutien populaire et des structures pour nous organiser.

Créer une contre-société

Nous devons développer nos lieux d’organisation et nous implanter dans nos lieux de vie. Si nous voulons développer notre hégémonie, faire de l’éducation populaire, créer des structures de défense et de solidarité, il nous faut des lieux pour le faire. Notre mouvement possède un certain nombre de structures amies : librairies, bibliothèques, épiceries, squat et autres lieux de vie ou de divertissement. Il faut en renforcer le maillage et les rendre plus accueillant vis à vis de la population. Ces endroits sont la colonne vertébrale de nos luttes, que les camarades s’en rendent compte ou non. Réunions, levées de fond, recrutement, entraide, habitations ; sans ces endroits, pas de mouvement durable.

La culture des centres sociaux en Allemagne, Italie et Grèce illustre bien l’utilisation et l’importance de ces lieux. Dans certains quartiers de Milan, le centre social est le cœur de la vie populaire de l’endroit. C’est là que les jeunes vont boire et fumer à l’abri de la police en fin de semaine. C’est là que les locataires peuvent trouver de l’aide à leurs problèmes. C’est là qu’on trouve des cours d’art et de sport gratuits ou des garderies. C’est là que s’organisent l’autodéfense antifasciste et la lutte contre les mesures réactionnaires de l’État. Un centre social anarchiste athénien a même ouvert une clinique gratuite, que des médecins professionnels animent bénévolement. Il faut créer plus de ces structures et les ouvrir à la population.

C’est dans ces endroits et dans nos mouvements que nous pourrons créer une nouvelle société dans la coquille de l’ancienne. Nos lieux de vie, de luttes et de divertissement doivent être le reflet de la société que nous voulons construire. Une société débarrassée des oppressions racistes, sexistes, capitalistes, colonialistes, etc. Nos fonctionnements doivent refléter ces valeurs et nous avons déjà l’expérience de ces pratiques, même si elles sont bien sûr perfectibles. Il s’agit par contre d’apprendre aux nouveaux et nouvelles nos principes de démocratie directe, d’autogestion voire de fédéralisme.
À l’inverse des partis et des structures autoritaires de la vieille société, nous devons mettre en valeur des fonctionnements différents et les améliorer par la pratique.

Le rôle des organisations révolutionnaires

Formation et accueil

« C’est bien beau tout ça, mais comment qu’on fait ? ». Il s’agit en effet d’une sacrée liste de course dont la mise en place peut prendre des années. Il est aussi difficile d’imaginer réaliser ce travail tout·e seul·e, avec quelques potes ou son groupe affinitaire. Nous répondrons qu’il nous semble évident que l’action individuelle ou en petit groupe n’a aucune chance de renverser la société actuelle. Nous avons en tête un mouvement populaire massif et pour le mettre en place il s’agit de créer les structures pour l’aider à apparaître. Il est donc nécessaire de créer des organisations révolutionnaires structurées et d’encourager les gens à les rejoindre. Sans ces organisations, il est impossible de réunir suffisamment de révolutionnaires pour convaincre des pans entiers de la population. Il ne s’agit pas de chercher à recruter tout le monde ou n’importe qui, nos pratiques sont par essence minoritaires, tout comme les partis politiques ou les syndicats. Il s’agit cependant de réunir suffisamment de monde pour peser dans la balance.

Un autre aspect majeur de ces organisations révolutionnaires est qu’elles sont plus accessibles. L’idéologie dominante désapprouve ce type d’engagement qui peut apparaître comme utopiste ou trop radical. Si il faut en plus courir après les militant·es quand on veut s’impliquer, on garde certes les gens les plus déterminés mais pas forcément les gens qu’on cherche avant tout à organiser. En effet, il est essentiel que le mouvement révolutionnaire soit représentatif de la société où il se trouve. Les exploité·e·s doivent former le gros de ses rangs, si ce n’est pas le cas, il n’y aura pas de révolution ou de changement majeur. Ces organisations doivent être des structures d’accueil et de recrutement pour toutes celles et ceux qui ne supportent pas d’attendre l’arrivée du désastre sans rien faire.

Enfin, il s’agit de former les nouvelles personnes pour qu’elles s’intègrent bien à la lutte et qu’on évite la reproduction des dominations communes dans nos sociétés. Plus encore, les groupes révolutionnaires sont les garants de la mémoire militante. L’expérience des luttes passées et de l’histoire de nos mouvements doit être partagée par les camarades qui les ont vécus. On peut gagner un temps précieux et éviter de nombreuses erreurs grâce à cette formation. L’organisation permet de mettre en place cette pérennité en assurant un renouvellement des militant·e·s, leur formation et le partage d’expériences des plus anciens qui ne sont plus forcément en première ligne.

Pérenniser et protéger

On a vu l’importance de ces structures pour partager l’expérience des luttes. Mais un des rôles majeurs des organisations révolutionnaire a lieu quand il n’y a aucun mouvement de masse. Il est facile de trouver des gens et d’avoir l’impression que l’organisation est inutile quand un mouvement social agite la société ou pendant les années qui suivent. Or les camarades qui ont vécu ces périodes magiques savent qu’elles représentent plus un feu de paille qu’un feu de prairie à l’échelle d’une vie. Ces moments sont des exceptions à la règle, des ruptures de la normalité. Que faire pendant les longues années de creux ? L’organisation permet de survivre à des périodes hostiles, à conserver les connaissances et les structures du mieux possible : argent, locaux, expérience, forces, etc.

Sans ces organisations, nous sommes condamné·e·s à un éternel recommencement ; un mouvement social apparaît, brûle de milles feux, les mêmes erreurs sont commises, le saut qualitatif n’a pas lieu, la lutte est perdue ou oubliée, le mouvement disparaît. Le cycle recommencera la prochaine fois. Si l’organisation survit, voire se développe dans ces périodes de creux, les camarades sont déjà prêt·e·s à l’action dès le début du prochain mouvement. Au lieu de perdre encore du temps à tout rediscuter et à refaire les mêmes erreurs, on peut partager nos savoir-faires et nos expériences, lutter plus efficacement et peut-être, triompher. Ne pas avoir à reconstruire nos mouvements à chaque fois nous permet aussi de nous renforcer avec l’arrivée de nouvelles personnes qui trouvent un endroit où leur action va être utile et bénéfique à la lutte. Les organisations révolutionnaires ne déclencheront pas la révolution, mais sans organisation révolutionnaire, la révolution ne sera pas victorieuse. L’histoire de toutes les révolutions perdues et trahies est là pour le prouver.

Défendre l’autonomie des luttes

Ce dernier point nous amène enfin au rôle de l’organisation comme actrice des luttes. L’objectif n’est évidemment pas de limiter ces structures à un travail de formation, de recrutement ou de construction d’alternatives. Ces groupes n’ont pas non plus pour but de prendre le contrôle des luttes, de les diriger, comme certains groupes gauchistes se proposent de le faire. Nous pensons au contraire que ces structures doivent défendre les mouvements contre les individus et organisations qui chercheraient à saper leur autonomie. Partis politiques, syndicats réformistes, groupes fascistes, organisations autoritaires ; voilà les ennemis qui menacent nos luttes et tentent de les utiliser pour leurs propres bénéfices.

L’organisation participe aux luttes par l’exemple, le conseil et le dévouement de ses membres. Notre énergie va vers le développement de la lutte et cherche sa victoire en utilisant des moyens qui favorisent la participation de toutes et tous. Au delà de la victoire nous considérons que le déroulement même d’une lutte a des vertus émancipatrices. La force démultipliée d’une organisation au service des luttes et des mouvements renforce d’autant plus nos chances de gagner.

Conclusion

Le débat sur l’organisation agite les mouvements sociaux et politiques depuis toujours et nous ne prétendons pas réinventer la poudre ou trancher le débat. Nous tirons néanmoins un constat : le mouvement révolutionnaire manque de structures organisationnelles et de connexion avec la population. L’organisation n’est pas une solution magique et pose des problèmes intrinsèques qui sont discutés de longue date, mais elle nous paraît être la meilleure solution dans le contexte actuel. Il semble inévitable qu’il faille construire ce pont entre le mouvement révolutionnaire et les nouvelles personnes qui s’engagent dans la lutte. Notre objectif actuel est de participer à cette structuration, en proposant nos réflexions, en aidant à la coordination de notre mouvement, et en étant actifs sur les fronts de luttes.