Premières impressions sur Première ligne

Comité de rédaction

L’apparition de Première ligne dans le paysage montréalais a été une période intéressante pour notre groupe nouvellement formé. Entre critiques de toutes sortes, inquiètes et enthousiastes, notre revue aura au moins eu l’intérêt de soulever les passions du petit milieu révolutionnaire des environs.

Malgré tout, à la lumière des réactions suscitées par le lancement du premier numéro de notre revue le 20 avril et nos activités militantes, nous sommes décidément satisfait·e·s et motivé·e·s pour la suite des choses. Nous avons reçu bon nombre de retours positifs, notamment de la part de nouvelles générations de camarades, que nous saluons ici. Puisque notre travail s’oriente résolument vers l’avenir, nous ne pouvions espérer mieux comme réaction, d’autant plus que nos premiers textes entendaient davantage se positionner et dialoguer avec le milieu révolutionnaire anarchiste auquel nous participons, plutôt que rejoindre des personnes qui n’y prennent pas actuellement part.

Notre principale motivation était de fonder une organisation révolutionnaire publique avec des lignes politiques claires, et nous croyions fermement que cela attirerait de nouvelles camarades, surtout si cette organisation est active dans les luttes et en soutien aux mouvements d’émancipation. Nous pensions aussi que notre dévouement révolutionnaire et le sérieux que nous accordons à nos engagements sont des qualités qui nous donnent de la crédibilité et qui encouragent positivement les personnes souhaitant commencer à militer.

Revue de nos activités

Au-delà des idées et des lignes que nous mettons de l’avant au sein du milieu révolutionnaire, notre engagement se déroule dans la rue. Nous n’entendons résolument pas nous fossiliser dans une structure partisanne désuette, sermonnant les autres mouvements contestataires ainsi que le capitalisme depuis une tour d’ivoire, et nous continuerons de le démontrer par notre vivacité révolutionnaire en battant le pavé. Nous présentons ici brièvement certaines de nos premières activités dans l’optique de donner une idée sommaire de ce que nous faisons.

Lors de nos quatre premiers mois d’existence, nous avons réfléchi et participé à la lutte sur la question du logement. D’une part, nous nous sommes engagé·e·s dans un travail de solidarité auprès du Syndicat des locataires autonome de Montréal (SLAM), qui s’est vu muselé par l’État sur la question du procès dans lequel il est traîné par un magnat de l’immobilier du Mile-End. D’autre part, nous participons depuis plusieurs semaines à la lutte contre le projet de loi 31, qui entend notamment rendre beaucoup plus difficiles les cessions de bail pour les locataires, en nous investissant dans le Front de lutte pour un immobilier populaire (FLIP). Pour en connaître plus sur les enjeux liés au projet de loi 31 et au SLAM, deux articles ont été publiés sur notre site web dans la section Actualités sur ces sujets.

Quant aux luttes écologistes, nous sommes activement impliqué·e·s au sein de Rage climatique et participons à l’organisation d’évènements publics, d’ateliers d’éducation populaire, de manifestations qui se tiendront lors de la semaine de la Rage climatique, du 23 au 29 septembre 2023, et de soirées d’affichage urbain. Nous souhaitons contribuer à développer une culture combative, misant sur la formation de cortèges anticapitalistes et révolutionnaires au sein des manifestations écologistes larges et populeuses afin de permettre de sortir de la timidité qui prévaut au sein des mouvements écologistes.

Nous offrons, qui plus est, régulièrement notre aide aux luttes queer et féministes, y étant impliqué·e·s, et nous participons à divers événements pour y prendre des tâches, notamment lors des Drag defense, des manifestations trans ou dans le cadre du festival Brûlances, organisé par le P!nk Bloc.

Un deuxième numéro brûlant d’actualité

Ce deuxième numéro de la revue Première ligne est composé de réflexions théoriques et pratiques sur la lutte révolutionnaire et agit comme le prolongement de nos activités politiques. Comme nous le publions pour la rentrée scolaire, nous espérons faire vivre nos idées auprès des camarades aux études, notamment avec notre article portant sur le mouvement étudiant et la forme de syndicalisme qui lui est propre.

Étant impliqué·e·s au sein du projet de Rage climatique, nous avons souhaité nous prêter au jeu et formuler des réponses au questionnaire que le collectif avait mis sur pieds pour un atelier de réflexion lors d’un BBQ organisé plus tôt cet été. Nous voulons avec ces articles faire avancer le mouvement écologiste en proposant des pistes de réflexions allant au delà des formules habituelles maintes fois répétées sur l’état de la situation climatique.

Nous recommandons par ailleurs la lecture du texte « Mon premier black bloc » aux personnes peu initiées aux manifestations plus confrontationnelles ; il comprend des conseils pratiques qui seront très certainement utiles dans le cadre de la semaine de la Rage climatique.

Finalement, nous avons le plaisir de publier deux textes qui nous ont été envoyés par des personnes du lectorat et sympathiques à notre projet. Nous croyons qu’il est particulièrement pertinent d’être en constant dialogue avec le milieu révolutionnaire et avons la conviction que les débats portant sur la pratique et la théorie nous font collectivement avancer.